Dominicales du 12 février 2023
Un saint homme, un super homme, un infatigable, hyper occupé.
Voilà l’image que le prêtre peut donner de lui-même ou que les fidèles laïcs peuvent avoir de lui. Et à vrai dire, ce portrait est resté durant des siècles collé au prêtre et encore aujourd’hui. On oublie qu’il est un homme qui a ses propres conflits, ses combats intérieurs.
On ignore qu’il a ses fragilités, ses faiblesses et qu’il est un pécheur pris parmi les pécheurs.
L’erreur du prêtre lui-même serait de se prendre pour un saint et de penser que la sainteté de ceux dont il a la charge dépend de ses efforts et peut donc s’effaroucher de voir que bon nombre de ses ouailles sont loin du chemin. Non. Il peut aider, conseiller, veiller, stimuler. Le reste revient au Christ le Maître de la moisson. Heureux sera-t-il de comprendre ainsi sa mission.
Prier, partager les responsabilités, laisser le Saint-Esprit être vraiment le protagoniste des activités paroissiales, là se trouve le bonheur du prêtre.
Et les fidèles laïcs, super cléricaux, prêts à donner des ordres au prêtre, prêts à imposer leurs volontés, prêts à signaler le prêtre à l’autorité ? Non.
C’est ensemble que le Christ va rayonner en nous.
C’est ensemble que nous sommes sauvés, en nous soutenant aussi bien dans nos forces que dans nos défauts.
L’essentiel, c’est de nous ouvrir au feu de l’Esprit-Saint qui purifie et sanctifie.
Ainsi, non, il ne fera pas sa crise, monsieur le curé !
+ Père Fidès Godonou