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Dominicales du 6 avril 2025

04 Avr

Dominicales du 6 avril 2025

La violence mimétique

La lapidation qui punit l’adultère est, dans la loi d’Israël comme dans celle des nations, une manière de contenir le processus de mise à mort de la victime dans de strictes limites. Rien en effet n’est plus contagieux que la violence et il ne faut pas se tromper de victime.

En sommant Jésus de répondre à leur question sur l’application de la loi à la femme prise en flagrant délit d’adultère, les pharisiens le placent au centre et l’exposent au risque de mourir lui aussi.

En se baissant, Jésus évite de les provoquer et de faire de ses yeux le miroir de leur colère. Ils n’ont plus personne en face d’eux, ce qui les conduit à se retrouver face à … eux-mêmes. Il leur montre aussi la juste attitude face au péché de l’autre.

En écrivant sur le sol, il les interroge sur la façon dont ils altèrent la loi : Qu’est-il vraiment écrit dans la loi (Lv 20,10) ? Cette confrontation indirecte évite de leur faire perdre la face devant le peuple. Ce sont peut-être leurs péchés qu’il écrit, dévoilant ce qui est caché et les invitant à reconnaître leur propre compromission face au mal.

Parce qu’elle redoute les fausses dénonciations, la loi, pour les rendre plus difficiles, oblige les délateurs, qui doivent être deux au minimum à jeter les deux premières pierres. Jésus s’appuie sur ce qu’il y a de plus humain dans la loi. Il lève l’anonymat en invitant ceux qui voudraient lancer la première pierre (et la seconde) à sortir de la foule pour le faire.

La femme adultère sera alors sauvée car, s’il n’est pas difficile de jeter la pierre à quelqu’un, il est trop difficile d’agir sans « modèle », de jeter la première pierre, celle qui ne tuera peut-être pas mais qui conduira à tuer.

Père Olivier Dupont