Dominicales du 6 novembre 2022
Un prêtre disait un jour que notre époque parle beaucoup de réincarnation (doctrine incompatible avec la foi en la résurrection personnelle), parce que notre Eglise parle peu du purgatoire.
A force de dire un peu vite (voire de chanter avec Michel Polnareff), qu’« on ira tous au paradis », nous risquons d’oublier qu’à l’heure de notre mort nous ne serons peut-être pas tous prêts pour les noces éternelles. Non par défaut de grâce et de miséricorde pour tous de la part du Seigneur, mais par défaut d’accueil de notre part. Et donc, comme un passage au vestiaire avant d’entrer dans la salle du banquet, certains d’entre nous auront besoin d’un sas de purification d’amour. D’où la prière pour les défunts, à chaque messe, et tout particulièrement pendant ce mois de novembre qui leur est consacré.
Sainte Catherine de Gênes, dans un petit Traité du purgatoire (je vous en recommande l’achat et la lecture!), montre admirablement combien c’est nous-mêmes qui pouvons réclamer ce sas de l’Amour divin.
Comme des bûches de bois peuvent résister à l’embrasement du feu, du fait de scories, ainsi nos âmes peuvent à l’heure de la mort réclamer une purification, une adaptation, devant la Gloire de Dieu qui s’offre à elles.
Le mystère de la communion des saints, qui trouve son centre de gravité dans la communion au « Tout Saint eucharistique », nous fait participer à cette purification. Comme les membres ou les cellules d’un corps sont dépendants les uns des autres, nous pouvons aussi aider les âmes ‘en purgatoire’, par l’offrande de nous-mêmes, de nos prières, de nos vies, unie à celle du Seigneur.
« Sois favorable à nos offrandes, Seigneur : que les fidèles défunts parviennent à la gloire avec ton Fils à qui nous sommes unis par l’admirable sacrement de son amour » (prière sur les offrandes de la messe du 2 novembre).
+Père Jean-Brice Callery